Ludovic Huzieux, co-fondateur d’Artémis courtage répond à vos questions sur la renégociation de crédit
1) Une renégociation de crédit passe-t-elle par un avenant au contrat initial ou faut-il procéder au rachat du crédit initial et à l’émission d’un nouveau prêt ?
C’est effectivement toute la différence entre une renégociation et un rachat! Une renégociation (du taux) se fait auprès de la banque qui a accordé le crédit par voie d’avenant au contrat de prêt initial. Dans la majorité des cas, la renégociation ne concerne que le taux nominal. Au contraire, un rachat de crédit est forcément la reprise de sa dette bancaire par une banque concurrente et concerne toutes les composantes : crédit, assurance emprunteur, garantie, souplesse, etc.
2) Est-ce judicieux de passer par un courtier dans une telle démarche ?
C’est un gain de temps (interrogation des banques opportunes en une seule fois) et d’argent (conditions négociées). Et nous nous occupons de tout y compris de la banque prêteuse à l’origine !
3) Faut-il payer l’IRA pour dédommager la banque et existe-t-il des astuces pour l’éviter ?
Dans l’écrasante majorité des cas, il faut payer l’IRA. Sauf à avoir négocier préalablement l’absence de pénalités en cas de rachat par un établissement concurrent. Je l’ai vu 5 fois sur des dizaines de milliers de dossiers.
4) Combien coûte au total une renégociation ? Est-il possible de m’envoyer une simulation/cas pratique ?
Cela coûte les frais de dossier soit quelques milliers d’euros. Et le temps passé à la négociation.
5) Historiquement, les banques sont-elles réceptives à ce type de demandes ou freinent-elles des quatre fers ?
Parfois c’est le bon moment pour elle de mettre un terme à une relation conseil / commerciale compliquée. Dans ce cas , nous avons des indices très tôt dans la négociation. Dans d’autres cas, c’est le moment de demander à nouveau des contreparties commerciales aux clients.
6) Question à 1 million d’euros 😊 : les taux vont-ils continuer leur décrue et à quel rythme, le cas échéant ?
Pari d’amis : 3,20% en moyenne toutes durées confondues à la fin de l’année. Quelques petites baisses dans les banques en cette rentrée, et la possibilité d’une nouvelle baisse des taux directeurs par la BCE prochainement.
7) Quelles sont les clauses des prêts qui permettent aux emprunteurs d’allonger/raccourcir la durée à leur guise, sans passer par une renégociation ? Ce sont les clauses de modulation. Sont-elles très courantes et quel est le niveau de modularité généralement constaté ?
Elles existent dans tous les contrats de prêt. Après 1 ou 2 années d’amortissement du prêt , les clients peuvent la solliciter dans une amplitude en moyenne de -20 / +20% de la mensualité d’origine. Le rallongement de durée est limité en général à 2 années. Cela dépend des banques. Peut-on aussi suspendre temporairement les mensualités de remboursement ? C’est possible dans la majorité des banques. Au maximum la suspension est limitée entre 9 et 12 mois sur toute la durée du prêt. Et les intérêts continuent à courir. Si la mise en place est souvent gratuite ou peu coûteuse, la pause en elle même « fabrique » de nouveaux intérêts.
8) Pour un investisseur déjà endetté ou un acheteur avec déjà des crédits (immobilier ou consommation), est-ce que le rachat/restructuration de dettes est une option envisageable ? Est-ce que cela se pratique souvent et avec quels bénéfices (donner éventuellement un exemple) ?
Dans le groupe Artémis courtage, notre filiale rachat restructuration réalise sa meilleure année depuis sa création. Ces opérations sont réalisées pour donner de l’air à l’endettement des ménages généralement. Mais de plus en plus souvent, c’est pour ouvrir l’opportunité d’un nouveau projet immobilier ou même tout autre : bateau, voiture, frais de succession, etc.